Le mot « vegan » est inventé dans les années 1945 par Donald Watson et Elsie Shrigley. Ces deux militants de la cause animale créent ce mot pour désigner un ‘‘mode de vie et d’alimentation excluant toute exploitation animale’’.
Depuis, d’autres mots ont été inventés pour étoffer notre vocabulaire : sentientisme, antispécisme, welfarisme. Connais-tu ces mots ? Sais-tu ce qu’ils veulent dire ?
Parce que défendre les animaux, c’est d’abord et avant tout parler d’eux avec des termes adéquats, découvre le lexique vegan : 10 mots qui sensibilisent à l’éthique animale !
Les premiers mots dont j’aimerais définir le sens sont en réalité les deux facettes d’une même pièce. L’antispécisme est le contraire du spécisme, et le spécisme est l’antonyme d’antispécisme. Je t’embrouille ? Définissions les termes pour y voir plus net :
Spécisme : idéologie dominante à l’égard des animaux en Occident. Le spécisme considère qu’il existe une hiérarchie inter-espèces, dont l’homme serait au sommet.
Dans la sphère végane, lorsqu’on parle donc de personnes ‘‘spécistes’’, on insiste par là sur le fait qu’elles octroient plus de privilèges aux êtres humains qu’aux autres êtres vivants sensibles.
L’antispécisme quant à lui, est donc une idéologie qui questionne et remet en cause l’idée selon laquelle l’humain serait essentiellement supérieur aux autres animaux et de ce fait, devrait recevoir davantage de considération éthique que tout autre être.
⚠️ Mais attention, on entend parfois dire que l’antispécisme promeut une égalité de traitement entre êtres humains et animaux. C’est plutôt inexact. Ce courant vegan n’est pas pour l’égalité légale mais pour l’égale considération des intérêts entre humain·es et animaux.
Un lapin aussi bien qu’un mouton ou un·e humain·e désire vivre, prendre plaisir et éviter la souffrance1. Nous devons traiter les êtres vivants non pas en fonction de leurs statuts ou de leurs capacités mais en fonctions de leurs besoins.
Autrement dit, l’antispécisme cherche à en finir avec le spécisme. Une idéologie qui considère qu’il est moral et juste de tuer un poisson et de caresser un chat.
Si tu veux en savoir plus sur ces termes, leurs nuances et enjeux éthiques, je te conseille l’Amorce, une revue 100% basée sur l’antispécisme. Tu y trouveras des ressources philosophiques et éthiques pour affiner, en bien plus que 10 mots, ton lexique vegan !
Ces 3 mots définissent un régime d’alimentation et un mode de vie. Voici les définitions de base :
Véganisme : mode de vie et d’alimentation qui tend à « exclure toutes formes d'exploitations et de cruautés faites aux animaux afin de se nourrir, se vêtir ou dans n'importe quel autre but .»
Végétalisme : mode d’alimentation qui exclut toute consommation de produits d’origine animale (œuf, lait, fromage, viande) ; mais qui ne refuse pas d’utiliser des produits dérivés de cette exploitation pour se vêtir, se maquiller, se loger ou fabriquer (soie, laine, cuir, miel…).
Flexitarisme : mode d’alimentation relativement récent qui consiste en la réduction drastique de consommation de viande (et de poisson) pour des raisons principalement éthiques et écologiques.
Tu veux en savoir plus ? Découvre mon article spécialement sur le sujet : végétalisme, véganisme, flexitarisme, ça veut dire quoi concrètement ?
Le mot « sentience » (prononcé sen-ti-en-ce) entre officiellement dans le Larousse en 2020. Pourtant, il état couramment utilisé par les philosophes dès le XVIIIe siècle pour différencier la capacité de penser et de ressentir.
Sentience : capacité d’éprouver des expériences subjectives et de ressentir des affects positifs et/ou négatifs.
Bien sûr, nous n’avons pas prouvé que tous les animaux étaient sentients. Mais le cochon, la poule, le dauphin et l’humain le sont par exemple, ainsi que de nombreux autres. Tous ces animaux en effet peuvent éprouver du plaisir, de la douleur et le désir de combler certains besoins (reproduction, nourriture, jeux, habitat…).
Si la sphère végane préfère désormais ce terme à celui de ‘‘sensible’’ c’est donc parce qu’il est plus précis : il souligne le fait que les animaux, au-delà de ressentir via leurs sens (ouïe, odorat…) possèdent aussi une intériorité propre. La sentience insiste davantage sur l’éthique animale que la stricte ‘‘sensibilité’’.
J’ai déjà consacré un article entier à ce terme du lexique vegan. Il est complexe et à la croisée de nombreux courants. Si l’on devait ne retenir qu’une seule définition néanmoins, ce serait celle-ci (à mon avis) :
Écoféminisme : mode de vie, de pensée et d’actions considérant qu’il convient de repenser collectivement les rapports de dominations qui s’exercent sur les femmes, les animaux et la Terre en vue d’un monde plus juste et plus égalitaire (égaliTerre ?!).
Pour enrichir cette définition, découvre mon article ! Écoféminisme : pourquoi un monde d’égalité est-il vegan ?
Animalisme : courant philosophique, politique et éthologique qui défend les droits de tous les animaux non-humains.
Si l’on s’en tient donc stricto-sensu à cette définition, tout·e végane est un petit peu animaliste. Par l’assiette et le quotidien, les actes sont concrets et bien réels : il y a prise de position en faveur du respect des animaux.
Aujourd’hui, il existe en France un parti politique animaliste. Il cherche donc à défendre juridiquement les droits de ces êtres sentients dans divers secteurs : alimentaires, scientifiques, naturels…
Abolitionnisme : courant activiste militant pour l’abolition totale de l’exploitation animale sous quelle que forme que cela soit (alimentaire, culturelle, cosmétique, scientifique…).
Par exemple, les cirques, delphinariums, abattoirs, aquariums, zoos… sont des lieux dans lesquels des êtres sentients sont détenus et exploités par et pour l’humain·e. Les abolitionnistes sont des personnes qui considèrent alors ces lieux et cette exploitation comme devant être abolis à tout prix (et pas seulement réformés ou davantage légiférés).
Le welfarisme est un mot du lexique vegan courant qui m’interpelle. Il prétend qu’il est possible de viser davantage de bien-être animal tout en ne remettant pas en cause l’élevage ou l’exploitation de ces derniers.
Welfarisme : du mot anglais « welfare » signifiant « bien-être », idéologie considérant qu’il faut améliorer les conditions des animaux d’élevage, vivants en captivité ou dans la nature mais qu’il est moralement acceptable de continuer de les exploiter.
Une personne se revendiquant du welfarisme préféra donc acheter ses oeufs lorsque les poules auront été élévées en plein air et de façon biologique mas ne cessera pas pour autant d’en manger. De même, elle sera favorable aux campagnes anti-gavage des oies mais ne cessera le foie gras.
C’est un courant souvent promu et défendu par les industriels et l’agroalimentaire. Il faut améliorer le bien-être car il existe une éthique animale, mais cesser de les exploiter, c’est impossible !
Nous voici à la fin du lexique vegan : 10 mots qui sensibilisent à l’éthique animale. Alors, tu les connaissais tous ? As-tu appris certaines nuances de vocabulaire ? Fais-le moi savoir en commentaire, je serai ravie de te lire !
Si tu veux découvrir l’alimentation végétale, découvre la Vegranola Academy !
Je suis aussi sur Instagram 😉 🌱
LIVRES
📕FAHIM, Amir. Révoltes animales.
📕POUYDEBAT, Emmanuelle. L'Intelligence animale : Cervelle d'oiseaux et mémoire d'éléphants.
📕SAFRAN FOER, Jonathan. Faut-il manger les animaux ?
📕SINGER, Peter. La libération animale.
PODCAST
🎧 Les Carencés - Podcast sur la Cause Animale
SITES
1 Animal Ethics - Conscience et cognition animales
Les mots proposés dans cet article sont brièvement décris. Un article pourrait être rédigé pour chacun d'eux. Mon but n'était ni l'exhaustivité ni l'exacte exactitude... Merci de ta compréhension !