Publié le : 27/12/2022

Le problème de la pêche selon l’animalisme : éthique animale & écologie

Le problème de la pêche selon l’animalisme : éthique animale & écologie

« Ce n’est pas parce que le poisson ne crie pas qu’il ne souffre pas. » Cette phrase prononcée par une amie lors d’un dîner m’a fait l’effet d’un choc intersidéral. 

Poissons, crustacés et mammifères marins occupent plus de 70% du globe terrestre. Et pourtant, qui peut affirmer bien les connaître ? Avant de devenir végane j’ignorais tout ou presque du poisson, et de la souffrance des animaux de la mer.

Aujourd’hui, je veux partager ce que je sais avec toi : pêche au vif, chalutiers pollueurs, pêche minotière… Les poissons sont trop souvent oubliés lorsqu’il s’agit d’éthique et de lutte animale

Découvre (ou redécouvre) avec moi le problème de la pêche selon l’animalisme : éthique animale & écologie de A à Z.

Le problème de la pêche selon l’animalisme : éthique animale & écologie | Vegranola Paris

La pêche intensive en quelques chiffres : mais où est le problème ?

Aujourd’hui, les pratiques industrielles marines qui font l’objet de réglementations à l’international sont peu nombreuses pour ne pas dire inexistantes. Les pays appliquent leurs mesures, optant pour une vision à court terme des ressources marines

On peut donc dire qu'en 2023 encore, les animaux marins ne sont toujours pas considérés pour eux-mêmes. Si les outils juridiques existent, ils demeurent inappliqués ou inefficaces pour la plupart selon Greenpeace1 et l’animalisme. 

Voici quelques chiffres qui parlent d’eux-mêmes2

  • Plus de 300 milliards d’animaux aquatiques sont tués chaque année dans le monde (contre 80 d’animaux terrestres) (chiffres de 2019)
  • Sur une moyenne de 85 millions de tonnes de « produits de la mer » chassés par an, 27 sont rejetés morts ou blessés à la mer 
  • 30% des ressources marines sont surexploitées (et ce chiffre est certainement sous-estimé)
Plus de 300 milliards de poissons tués chaque année | Julianne Aknine Vegranola Paris

Passons maintenant en revue le grand problème de la pêche selon l’animalisme à savoir les différentes techniques d’exploitation intensive des ressources marines

Le techniques de pêche selon l’animalisme : pourquoi ce n’est pas durable pour la faune marine ?

Les techniques de pêche aujourd’hui ont un impact écologique très fort parce qu’elles sont destructrices et polluantes (un chalutier par exemple émet énormément de CO2). 

Technique 1. La pêche au chalutier (chalut pélagique) est légale dans plus de 60% des eaux du globe

La pêche au chalut pélagique : pourquoi c’est nocif pour l’environnement ? | Écologie

Ces énormes bateaux travaillent « en pleine eau » c’est à dire dans des zones profondes de l’océan. À l’aide d’une grande sonde, les pêcheurs détectent la position de bancs de poissons en mouvement. Et lorsque leur position est bien détectée, on envoie un immense filet de pêche au fond de la mer pour amasser le plus d’animaux en un temps record.  

Le problème de cette pêche d’après l’animalisme ? Ce n’est pas une technique de chasse précise qui cible l’espèce souhaitée. Dans les bateaux de chalut pélagique on retrouve aussi bien des marsouins que des thons, des requins, des raies et d’autres espèces. Ce qui est considéré comme impropre à la consommation humaine est rejeté à la mer comme « déchets »

On considère aujourd’hui que c’est seulement 10% de la quantité récoltée sur le chalutier qui est ramenée au port, le reste est rejeté à la mer3

D’autre part, la douleur subie par ces animaux au travers de cette technique n’est pas négligeable. La remontée étant rapide, leurs yeux et vessie natatoire explosent. Sans compter que la durée de l’agonie (puisqu’ils ne sont pas vraiment étourdis ou exécutés rapidement à leur arrivée sur le bateau) varie selon les espèces mais elle peut aller de 25 minutes à… 4 heures ! Pour nous, cela semble impossible : s’étouffer et ne plus pouvoir respirer pendant 25min avant de mourir complètement ? Impensable… 

Enfin, c’est une technique de pêche océanique très destructrice. Le filet est disposé sur le fond marin ce qui a pour effet de racler le sol détachant alors la flore marine et détruisant toute la biodiversité qui s’y trouvait.

Technique 2. La pêche minotière : 20% des prises mondiales

Ce type de chasse industrielle et intensive est destiné à récolter des petits poissons pélagiques (qui n’ont pas une grande valeur commerciale) pour en faire de la farine ou de l’huile de poisson. Cette farine ou cette huile serviront à nourrir les poules pondeuses ou l’élevage porcin voire la confection de croquettes pour animaux domestiques (chats, chiens…). 

Le problème ? C’est la surpêche. Cette chasse marine intensive empêche les animaux de se reproduire à leur rythme, ce qui entraîne une diminution drastique des poissons et mammifères marins dans les mers et les océans. On estime que d’ici un demi-siècle la biodiversité marine pourrait être amenée à disparaître4. La surpêche minotière c’est donc la surexploitation des ressources marines. C’est un danger pour l’humain comme pour la biodiversité.

Le problème de la surpêche : la disparition de la biodiversité marine | Combat animaliste

Technique 3. La pêche fantôme : des équipements jetés qui représenteraient 10% des déchets marins

Véganisme pour lutter contre la pêche fantôme et la surexploitation | Vegranola Paris

Si elle est appelée ainsi, c’est parce qu’elle tue sans qu’on le sache d’après les militant·es animalistes. Le terme de « fantôme » fait référence aux animaux qui meurent suite à des prises en mer par des équipements de pêche jetés, perdus ou abandonnés en plein océan. Ils dérivent au fond et blessent, font des morts sans distinction. Menacées ou non, toutes les espèces sont touchées par cette pêche fantôme (requins, dauphins, thons rouges…). 

Le poisson, cet être sentient que l’on oublie trop souvent

Le poisson est un être sentient, intelligent qui veut vivre | Animalisme vegan Vegranola

Si les éthologues ont démontré que la saule, le thon, l’églefin ou l’anguille souffraient et étaient doués de sensibilité, on ne peut pas dire que c’est un fait bien connu du grand public. Nombre d’entre nous continuons de croire que, parce qu’ils ne saignent pas comme les cochons et ne crient pas comme les vaches, les animaux marins ne souffrent pas.  

Or, des expériences scientifiques ont démontré qu’ils possédaient des nerfs sensitifs permettant de percevoir la douleur5. Mais focalisons-nous plutôt sur leur sensibilité que sur leur souffrance.

Voici 5 fun facts que tu ignores certainement sur eux

  • Fun fact 1 : les poissons parlent ! 

En comprimant leur vessie natatoire ou en faisant grincer leurs dents pharyngales voire en frottant leurs arrêtes (pour certaines espèces), ils peuvent émettre des sons communicants imperceptibles pour nous, humains. Ces sons peuvent être des glapissements, des sanglots, des cris d’intimidation6… 

  • Fun fact 2 : ils savent se localiser dans le noir ! 

Beaucoup d’espèces marines sont dotées, sur la ligne latérale de leur corps, d’un organe sensitif qui leur permet de se localiser avec précision. De plus, ils sont bien plus sensibles à la lumière que nous ne le sommes. 

  • Fun fact 3 : leurs nageoires sont des langues !

Chez la plupart des poissons qui se nourrissent sur le fond marin, les papilles gustatives qui servent à sentir le goût sont situées dans la bouche, la gorge mais aussi sur les nageoires pelviennes (celles-du bas). Étonnant non ? Imagine que nos doigts puissent sentir le goût d’une framboise… ! 

  • Fun fact 4 : certains poissons adorent les caresses ! 

Les poissons sont très sensibles au toucher. Pendant la période des amours, nombre d’entre eux se frottent l’un contre l’autre. Des études menées au centre de recherches marines du Narragansett Marine Laboratory ont même prouvé que le grondin est un poisson qui « ronronne » lorsqu’on le caresse7 !

  • Fun fact 5 : les aiguilles américaines savent détecter l’alcool !

Si les saumons savent reconnaitre une odeur à plusieurs kilomètres, les anguilles américaines elles, sentent l’alcool. Elles peuvent détecter une concentration d’un milliardième de goutte dans le contenu d’une grande piscine (environ 90m3 d’eau !). 

Alors, connaissais-tu ces faits étonnants sur la faune marine ? Si tu es vegan, végétarienne ou sensibilisé·e à la cause animale, tu pourras proposer le test à tes amies pour leur introduire le problème de la pêche selon l’animalisme de façon plus légère !



Nous voilà à la fin de cet article sur le problème de la pêche selon l’animalisme : éthique animale & écologie. Bien entendu, nous n’avons fait qu’effleurer le problème. Nos sommes loin d’avoir fait le tour de la question. Nous aurions pu aborder les dégâts de la pisciculture, de la pêche loisir ou même des aquariums et des delphiniums par exemple. 

Et toi, que penses-tu de la pêche et du bien-être des animaux marins ? Je serai ravie de te lire en commentaire et d’avoir ton avis sur le sujet ! 

Pour plus d’infos sur le véganisme retrouve-moi sur Instagram ou à la Vegranola Academy ! Merci de ta lecture !

Pour aller plus loin sur le problème de la pêche selon l’animisme : éthique animale et écologie

1 https://www.greenpeace.fr/gouvernance-internationale-de-peche/ 

2 https://www.viande.info/la-peche 

3 L214 vidéo choquante - La pêche au chalut : le grand massacre 

4 https://www.lefigaro.fr/sciences/2006/11/03/01008-20061103ARTFIG90056-les_poissons_pourraient_disparatre_en_un_demi_siecle.php 

5 Sneddon, Lynne U. "The Evidence for Pain in Fish: The Use of Morphine as an Analgesic". Applied Animal Behaviour Science 83, no 2 (septembre 2003): 153‐162. doi:10.1016/S0168-1591(03)00113-8. Discuté dans Braithwaite, Victoria. Do Fish Feel Pain? Oxford; New York: Oxford University Press, 2010. 

6 https://www.maxisciences.com/poisson/les-poissons-se-parlent-entre-eux-et-ces-scientifiques-ont-envoye-un-micro-les-ecouter_art34600.html 

7 Ouvrage collectif. Poissons, le carnage. Ed. Tahin Party (2008) p.8.

Chasse au grand chalut encore légale dans 60% des eaux du monde

Les pêches minotières correspondent à 20% des prises mondiales de 2014 à 2022

Pêche fantôme et déchets marins - L124

BRANSON, Edward. Fish Welfare (2007). 

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