Entre le banana song des Minions dans « Moi Moche et Méchant » et la fameuse expression « avoir la banane », on peut dire que ce fruit exotique a la pêche ! Et pourtant, si l’on savait tout ce qui se cache derrière ce produit si célébré, nous aurions nettement moins « la banane »…
Car sais-tu que c’est l’un des fruits qui figurent parmi les plus consommés dans le monde ? Et que sa production aux Antilles engendre une pollution équivalente à celle des essais nucléaires en Polynésie ? Ou encore qu’il faut plus de 800 litres d’eau pour en produire 1 kilo ?
La banane a le rire jaune. Décortiquons ensemble tous les problèmes : impacts écologiques et scandales sanitaires.
Tu le sais certainement : la banane ne pousse ni à Paris, ni à Toulouse ni à Nantes. Elle vient de loin voire même de très loin. Environ 80% de la production mondiale provient d’Amérique Latine. Le Costa-Rica étant le plus gros exportateur.
Pour être acheminée dans nos supermarchés, elle subit un transport relativement long. Fruit « climactérique » ayant donc la capacité de mûrir longtemps après la cueillette, elle doit d’abord être récoltée verte. Ensuite, elle sera conditionnée avant d’être placée dans des entrepôts pendant 4 à 6 jours. Cette période est importante car le le fruit développe 146 composés organoleptiques, des substances qui lui donneront son goût et sa saveur futurs.
Enfin, elle doit être transportée par bateau (ou par avion mais c’est très rare). À titre d’exemple, depuis les Antilles le voyage maritime dure environ 10 jours dans des conteneurs réfrigérés pour la conserver verte. Une fois arrivée en métropole, elles est encore re-stockée pendant 1 à 2 semaine(s) dans des entrepôts afin de la faire bien mûrir. Et là encore, il faut une température très précise (18°C), et leur injecter de l’éthylène dans l’air pour les faire jaunir…
Bref, le trajet est loin d’être 100% green… On considère qu’environ 1kg de banane produit 1kg de CO2 - même si les études sont discutables car peu nombreuses sur le sujet.
On l’aura donc compris : la consommer peut apparaître comme un véritable paradoxe écologique. Elle traverse des milliers de kilomètres dans des containers réfrigérés pour arriver dans nos étales. Et ce sans compter qu’elle est souvent vendue dans des emballages plastiques inutiles et polluants qui sont quant à eux, une pure aberration industrielle… !
Peux-être as-tu déjà entendu parler de cette polémique du chlordécone des plantations de bananiers dans les Antilles…
Pour lutter contre le charançon, ce pesticide hautement toxique pour l'ensemble des êtres vivants a été utilisé en Guadeloupe et Martinique de 1972 à 1993. Bien qu’il ait permis d'assurer la monoculture (qui est la principale source de revenus), il a causé de nombreux problèmes :
C’est un sujet qui a fait scandale. Il démontre à quel point les cultures intensives et les pesticides détruisent les sols. Au delà de cela, il y aussi un problème moral relatif au traitement de chlordécone. En effet : est-ce véritablement humain de faire travailler des personnes rémunérées à très bas prix dans un environnement et avec des produits que l’on sait hautement toxiques pendant des années ?
Pour résumer, même si le chlordécone n’est plus utilisé aujourd’hui, le problème est majeur car les impacts sont encore actuels.
Dès lors, peut-on continuer à consommer ce fruit si l’impact carbone est élevé et les impacts environnementaux et humains, extrêmement problématiques ?
Avant toute chose il me semble important de garder en mémoire que c’est un fruit tropical qui vient de loin. Opter pour des bananes bio et équitables dès qu’on le peut reste le mieux (même si elles sont évidemment plus chères). Car le label garantit en effet un prix de rémunération correct aux producteurs/trices et contribue à la prime ‘‘commerce équitable’’ qui peut servir à financer des écoles, des bourses d’études etc…
Encore une fois, en tant que consomm’acteur/trices nous avons le choix de financer un système ou un autre…
Au delà des soucis pour l’écologie et l’utilisation massive de pesticides qui épuise les sols des plantations de bananiers il y a aussi un autre enjeu : un problème éthique. Les employés travaillent dans des conditions difficiles et précaires.
Payés au rendement, iels sont obligés de courir avec des régimes de bananes vertes sur le dos qui peuvent peser jusqu’à 80 kg, sous une humidité étouffante frôlant les 40°C.
Iels travaillent 6 jours sur 7 pendant 12 heures d’affilée, embauchant à 5h00 et terminant à 17h00 le soir. Leur salaire mensuel atteint à peine les 250€ soit 8€ par jour en moyenne.
Les régimes de bananes sont revendus entre 60 et 100€ soit 5000 fois plus que le prix payé aux travailleur/euses.
Le véganisme étant un mode de vie et d’alimentation qui refuse de consommer des produits issus d’une exploitation d’être sentients (les humain·es en faisant partie), on est en droit de se questionner... Est-ce éthique et vegan de consommer ce fruit causant inégalités, injustices et problèmes de santé aux travailleur/euses ?
La seule solution possible pour continuer de manger ce fruit tout en respectant la planète et les humain·es, c’est de les acheter bio et équitables.
Gebana, la marque avec laquelle je collabore depuis un certain temps offre cette possibilité. Entreprise pionnière du commerce équitable depuis plus de 20 ans, elle cherche à transformer les règles du commerce équitable en s’engageant concrètement pour plus de durabilité et de respect des producteurs / productrices.
Si tu achètes tes fruits chez elleux, tu sas d’où ça vient et comment c’est conditionné. Gebana t’explique tout sur leur page. Et avec mon code promo, tu as 10€ de remise pour 40€ d’achat !
Sinon, je sais aussi que la Biocoop propose une bonne traçabilité sur ce fruit. Dans mon retour de courses vegan je t’explique tout !
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