Le problème du chocolat : pauvreté, corruption, criminalité

« La Terre est la seule planète où il y a du chocolat. Préservons-la ! ». On est d’accord : le plus beau slogan de tous les temps, c’est bien celui-là, non ? Franchement : les tablettes, les pâtes à tartiner et les fondants c’est la vie… il faut l’avouer ! Et pourtant, de quelle vie parle-t-on ? 

Car sais-tu que le cacao est la première cause de déforestation en Côte d’Ivoire ? Derrière cet aliment dont on raffole tous et toutes se trouve en réalité une bien sombre affaire… 

Parce qu’on n’en parle pas assez, et que cela devrait être un enjeu majeur de société, j’évoque avec toi cette semaine du problème du chocolat : pauvreté, corruption et criminalité (oui, c’est du lourd !).  


Comment fabrique-t-on le chocolat ?

Tout le monde sait qu’on conçoit ces délices grâce à une fève comestible issue du  cacaotier qu’on appelle aussi le cacaoyer. Or, sais-tu où est cultivé cet arbre et comment récolte-t-on ses précieuses fèves ? 

Récole et culture 

Les cacaoyers poussent uniquement sous une latitude bien précise et dans un climat bien particulier. Ils sont très sensibles ! Ce sont des contraintes qui limitent grandement leur culture. C’est pourquoi 70% de la production mondiale est située en Afrique de l’Ouest. Des pays comme le Ghana, la Côte d’Ivoire ou le Cameroun produisent à eux seuls plus de 50% des fèves de cacao de la planète… ! La culture y est intensive et, on s’en doute, cela à des conséquences assez désastreuses sur les sols, l’environnement et la population. 

Un fait intéressant à savoir avant de passer à la deuxième étape : chaque cacaotier fournit 30 cabosses par an soit environ 1kg de chocolat par arbre une fois le fruit transformé… ! C’est très peu. En plus d’être intensive, la récolte et la culture doivent donc être très intenses pour répondre à la demande

Les étapes intermédiaires et finales 

Après la récole a lieu l’écabossage qui consiste à retirer les graines qui seront par suite séchées pour donner la fève de cacao. C’est un travail exclusivement manuel. Les travailleurs et travailleuses sont mal rémunéré·es.

Après un second séchage des fèves, on envoie le tout à l’usine. Là, elles vont subir tout un tas de transformations pour en arriver au  profit fini en tant que tel : concassage et tamisage, torréfaction, broyage… À la sortie, on obtient une pâte qu’on appelle la liqueur. C’est elle la matière première qui servira à concevoir nos délices chocolatés et sucreries. 

Si on résume : la production est longue et fastidieuse. Souvent pénible en début de chaîne pour les travailleurs et travailleuses, ce sont les Africain·es qui effectuent le travail le plus le plus coûteux et dangereux. En somme, avant d’arriver dans notre rayon de supermarché, il a énormément voyagé, subit maintes transformations et process industriels pas toujours très éthiques

Travail forcé d’enfants, déforestation et problématiques sociales : enjeux du cacao   

Comme on l’a vu, le marché du cacaotier se déroule à plusieurs niveaux. Et malheureusement, avant que les fèves de cacao ne soient exportées vers des entreprises qui se chargeront de les transformer, elles sont achetées à un prix extrêmement bas. Les agriculteurs et les agricultrices n’ont pas leur mot à dire sur le prix de vente. Les tarifs sont fixés par les grandes places boursières de Londres et de New York, bien loin de la réalité des conditions de production. 

Aujourd’hui la majorité des planteurs de cacao vivent sous le seuil de pauvreté, avec à peine un dollar par jour

De plus, selon une étude de l’AFP plus de 300 000 enfants d’Afrique de l’Ouest travailleraient de force dans les plantations de cacao

Il faut aussi savoir que ces monocultures intensives accroissent la déforestation et la déminéralisation des sols africains. Pour exemple, 85% des forêts de Côte d’Ivoire ont disparu depuis les années 1990 car remplacées par des cacaoyers. On brûle des forêts entières pour planter ces arbres. Parfois même, il arrive de les cultiver dans des forêts protégées car cela pousse plus vite et ne coûte pas d’argent. 

Si on récapitule : le chocolat est soumis à une contrebande bien réelle. Les trafics d’humain·es et d’enfants sont criminels mais restent pratiqués. La corruption dans les pays qui cultivent la fève est considérable, engendrant des tensions sociales et économiques paroxystiques.

Mais alors, le chocolat est-il vegan ? 

Au vu des nombreux problèmes éthiques, environnementaux et sociaux que pose le cacao, on est effectivement en droit de se poser la question. Le chocolat est-il, oui ou non vegan ? 

Car rappelons-le, le véganisme est un mode de vie et d’alimentation qui refuse avant tout de consommer l’animal. Mais qui se bat aussi contre toutes les formes d’oppressions systémiques liées de près ou de loin aux enjeux de l’alimentation, de la santé et de l’environnement. Plus qu’un mode d’alimentation, c’est donc aussi un mode de vie. Dès lors, quand on connait toutes les problématiques liées à cette culture - quasi-exclusivement africaine, au même titre qu’on connait les enjeux de la noix de cajou, avons-nous le devoir de réagir ? 

En 2022, cette industrie entière est entre les mains d’une poignée de multinationales dont les trois principales sont : Barry Callebaut, Cargil et Olam. Cependant on ne voit jamais leurs noms sur les emballages de nos tablettes… étrange non ?

Au final, que l’on soit vegan·e, végéta*ien·ne, flexitarien·e ou autre, ce problème nous concerne toutes et tous. Mais j’ai une bonne nouvelle : en tant que consommateur/trice, on peut déjà faire sa petite part pour une fabrication plus juste et équitable. 

Les pistes et les solutions pour un chocolat plus respectueux et plus éthique 

  • Prendre conscience du problème pour consommer moins mais mieux 

Il est à mon sens préférable d’acheter de temps et temps et de la qualité, que tout le temps tout en sachant ce qui se cache derrière ce plaisir culinaire… 

Par exemple : des chocolats de qualité et certifiés « vegan » sont ceux du site Gebana. Je leur ai demandé un code promo, en achetant chez elleux, tu recevras 10 euros de remise pour 40 euros d’achat. 

  • Opter pour des marques labellisées bio et Commerce équitable ou « Faire for life » 

Des exemples de marques qui disposent de ces labels : Kafka, Artisans du Monde, Éthiquable, AlterEco et d’autres… 

Tu souhaites en apprendre davantage sur les mystères et la face cachée du cacao ? Je t’encourage à visionner / consulter les vidéos suivantes

J’espère que cet article t’a plu, auquel cas n’hésite pas à le partager sur les réseaux en partageant ce post ! Et pour te remercier de m’avoir lue jusqu’ici, voici une petite surprise : découvre l’une de mes recettes préférées avec du chocolat éthique, idéal pour la journée de Pâques qui approche… le brownie/cookie vegan !


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