La soie est-elle végane ? L’horreur des élevages de vers à soie

Fibre textile de luxe, la soie naturelle est connue depuis des millénaires pour ses qualités remarquables.

Or,  sais-tu ce qu’il se cache véritablement derrière cette industrie qu’est la sériculture

Aujourd’hui je t’embarque dans un article investigation et décryptage. Tentons de comprendre comment la soie est fabriquée, qui sont les bombyx du mûrier et comment sont-ils traités par les humains. 

Je t’amène avec moi ? 

Allons-y ! Plongeons ensemble dans le sujet du jour : « La soie est-elle végane ? L’horreur dans les élevages de vers à soie ». 


La soie est-elle végane ? La réponse par la définition de la sériculture 

La soie est un textile dont la fabrication fût jalousement gardée pendant de nombreux siècles. 

Aujourd’hui, ce n’est plus un secret (et heureusement vu l’horreur du procédé). On sait que cette fibre est obtenue à partir du vers à soie, aussi appelé bombyx du mûrier. C’est un lépidoptère domestique. Autrement dit, un insecte qui passe du stade de la chenille au papillon.

À partir de là, la réponse est simple : non, la soie naturelle n’est pas végane. À partir du moment où l’on exploite un être vivant à des fins vestimentaires, la production n’est pas cruelty-free

Tout comme le fait que de nombreux vêtements et cosmétiques ne sont pas vegan, de nombreux vêtements et fibres textiles ne le sont pas non plus… Le cuir, la laine et la soie ne font pas exception… 

Une affaire de thé, de princesse et de route… comment a-t-on découvert  cette fibre argentée ?

Une ancienne légende raconte que ce biomatériau fut découvert par une princesse chinoise en 2700 av. J.-C, il y a plus de 4000 ans. Un matin, alors qu’elle prenait son petit-déjeuner sous un mûrier blanc, un cocon de bombyx serait tombé dans sa tasse de thé encore chaude. En chutant dans son eau bouillante, cette chenille encore dans son cocon aurait laissé derrière elle un long fil blanc aux reflets argentés. La soie naturelle avait été découverte ! 

Dès lors, on raconte que cette impératrice chinoise s’empressa d’élever ces chenilles si spéciales

Pendant plusieurs millénaires, les marchands affluèrent vers la Chine afin d’acheter ce textile aux qualités thermo-régulatrices qu’aucun d’eux ne parvenaient à fabriquer. Ainsi, du Ier siècle av. J.-C au Moyen-âge, une immense route commerciale fut créée de Rome à la Chine, ce que l’on appelle aujourd’hui… la route de la Soie !

3 bonnes raisons de ne plus porter de soie : meurtre, sentience et souffrance 

Malheureusement, si l’on s’intéresse aux procédés de fabrications d’un foulard, d’un sari ou d’une robe soyeuse, on s’aperçoit qu’ils sont nettement mois cools qu’ils n’y paraissent… Je t’explique pourquoi. 

Raison n°1 - Le vers est ébouillanté ou brûlé vif pour son cocon : souffrance animale en masse

Pour comprendre la raison de cette souffrance, il faut remonter à la naissance de l’insecte. Puisque le bombyx du mûrier est un papillon, tout au cours de sa vie il passe par différentes phases d’évolution : l’œuf, la chenille, la chrysalide et le papillon. Ainsi, lorsque le ver éclôt, il mesure à peine 2mm et se nourrit exclusivement de feuilles de mûrier blanc. Lorsqu’il a atteint sa taille mature, le bombyx va tisser son cocon en bavant le fameux fil de soie. Celui-ci va durcir au contact de l’air. Dès lors le ver va se transformer en chrysalide, pour devenir un splendide papillon. C’est au cours de cette étape que les sériciculteurs/rices vont intervenir. 

On appelle cette étape la filature. Définie comme technique permettant de dévider le cocon de la chrysalide afin d’en extraire le fil de soie, c’est une étape clé de la fabrication. Le problème se pose ici : pour récupérer le précieux fil, il faut ébouillanter le cocon. Ou, autre technique, l’enfourner pour que le fil jusqu’alors tissé en un cocon, se dénoue complètement. 

J’imagine que l’idée d’être brûlé·e au four ou ébouillanté·e ne t’enchante guère. L’insecte que l’on tue par cette action n’en avait certainement pas envie non plus. 

Raison n°2 - Modifications génétiques, croisements et mutations : où est passée l’éthique ?

Aujourd’hui ce lépidoptère n’existe pas à l’état naturel. Il a été tellement modifié par l’humain pour produire plus, vivre moins et concevoir la fibre rapidement qu’il est incapable de survire en pleine nature. Est-ce moral d’infliger cela à un être vivant ? 

Engrossé à l’aide de feuilles de mûrier blanc, cet insecte mue quatre fois et voit son poids multiplié par 10 000 du premier au trentième jour de sa vie. Il est incapable de voler s’il devient papillon. Il ne sait donc pas non plus se nourrir seul et de se reproduire à l’état sauvage. 

Comme je le soulevais déjà dans cet article sur les abeilles, de quel droit l’humain s’octroie-t-il le droit de modifier un autre être vivant, et ce pour quelle que raison que cela soit ?

Raison n°3 -  Il faut tuer 6 600 vers à soie pour obtenir 1 kg de soie naturelle 

Si si, tu as bien lu : pour obtenir 1kg de cette fibre de luxe, il faut donc assassiner 6 600 êtres vivants

Et pour produire une robe kimono, c’est environ 500g de fil soit 3 300 bombyx que l’on ébouillante vifs

Selon moi, ce spécisme ne peut plus durer, surtout quand on peut s’en passer...   

Avec 3 raisons très simples et concrètes, j’imagine que tu comprends mieux l’horreur des élevages de vers à soie maintenant…

Autre raison à ne pas négliger : elle est produite loin et dans des pays défavorisés

La Chine, l'Inde, le Viêt Nam, la Thaïlande et l'Ouzbékistan sont les plus grands producteurs de cette fibre. Or, toi comme moi connaissons les conditions d’exploitations des travailleurs/euses pratiquées par ces pays. Acheter un tel vêtement, c’est donc souvent participer à alimenter cet esclavage moderne…    

Alternatives véganes à la soie naturelle : la soie artificielle ! 

Tout comme il existe des cuirs véganes, il existe des alternatives à la fibre de bombyx.  

Tout d’abord, sans chercher des alternatives, rappelons que : 

  • le lin 

  • le coton 

Possèdent tous deux des qualités textiles proches de celles de la soie. Le lin est thermorégulateur et anti-allergénique. Le coton est doux, résistant et confortable. 

Sache qu’il existe toutefois des alternatives 100% cruelty-free très proches du tissu soyeux originel comme

  • La soie d’agave 

Souvent produite de façon biologique, elle possède un impact écologique bien plus faible que la technique de sériculture traditionnelle. Le seul souci reste aujourd’hui son offre très restreinte sur le marché. Il est difficile d’en trouver. Aucune marque française n’existe à ce jour. 

  • Le satin en nylon 

L’avantage de ce textile, c’est qu’on retrouve la brillance et la douceur de l’originale… Le nylon est synthétique mais reste un bon compromis éthique. 

  • Le sabra alias soie végétale 

Essentiellement produit au Maroc, le sabra était autrefois conçu à base d’aloé véra. Aujourd’hui on en produit à l’aide de viscose par exemple. Avant achat, il faut toutefois bien vérifier que ce tissu ne contient pas de la laine.

Nous voici à la fin de cet article « La soie est-elle végane ? L’horreur dans les élevages de vers à soie ». J’espère qu’il te permettra d’expliquer précisément à qui te le demandera, pourquoi la soie naturelle n’est pas végane 😉. 


À la lecture de cet article, tu as des questions ou l’envie de me partager tes propres astuces ? Je t’attends sur mes réseaux ! 

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