Éthique - Pourquoi doit-on arrêter de consommer le miel d’abeilles ?

Chaque année en France, chaque personne consomme en moyenne 600g de miel. Ce qui correspond à une utilisation d’environ 40 000 tonnes par an. On est donc l’un des pays qui utilise le plus les produits de la ruche

Depuis la nuit des temps miel, propolis, gelée royale et cire sont considérés comme des aliments sacrés. Qu’est-ce qui pourrait bien pousser un/une végane à les refuser ? 

Quelles sont les raisons qui poussent certains à renier l’apiculture ? 

Dans cet article qui parle d’éthique et d’enjeux sociétaux, je t’explique pourquoi doit-on arrêter de consommer le miel d’abeilles, que l’on soit vegan, flexitarien ou omnivore. 


Pourquoi doit-on arrêter de consommer le miel d’abeilles en 4 raisons claires

Raison n°1 - Les produits de la ruche appartiennent aux abeilles, elles en ont besoin pour vivre

La reine vit environ 2 à 5 ans. Pendant tout ce temps elle pond pour assurer la survie de l’essaim. Pour assurer cet exploit, la reine des abeilles se nourrit exclusivement de gelée royale.

Les ouvrières et les faux-bourdons quant à eux se nourrissent du miel qu’iels produisent, de pain d’abeille, de miellat et de nectar de fleurs

Tous les produits de la ruche que l’homme utilise sont donc d’abord destinés aux abeilles. La demande que suscite la consommation humaine est très importante. De fait, on prélève trop souvent les mets en trop grande quantité. De telle sorte qu’il ne reste rien à l’abeille au cours des périodes hivernales ce qui la pousse au bord de l’épuisement

 Raison n°2 - L’apiculture n’est respectueuse ni des ouvrières, ni de la reine  

  • Substitution du miel par du sucre 

Conséquemment à cette surconsommation humaine, les apiculteurs sont souvent obligé·es d’ajouter du sucre et de l’eau pour substituer le manque de réserve de miel dans la ruche. L’ouvrière se voit donc encore sollicitée pour transformer le sucre en nourriture. 

  • L’élevage favorise la propagation des maladies dans la ruche 

Aujourd’hui, il n’existe plus (sauf exception) d’essaims naturels. Ces insectes sont élevés dans des ruches conçues par et pour l’homme. Ces dernières sont construites avec une grande entrée. À l’état naturel ce n’est pas le cas. Une telle architecture favorise l’entrée de parasites et la propagation de maladies

Pour contrer les parasites comme la loque américaine ou la varroa les apiculteurices sont parfois contraintes de brûler les essaims à vif. Sinon les ouvrières pourraient contaminer d’autres ruches. 

Ces techniques sont invasives, destructrices et ne respectent pas le développement naturel de cet insecte butineur. 

Raison n°3 - L’apiculture intensive impacte négativement la biodiversité 

  • Transhumance des butineuses 

Si vous pensiez encore que la transhumance était exclusivement réservée à des vaches ou des brebis, vous aviez tort… ! Aujourd’hui les apiculteurices déplacent certains de leurs essaims vers des régions fleuries à diverses périodes de l’année. 

Cela permet d’obtenir un plus grand rendement. Or, cette pratique en plus d’être stressante pour ces mellifères, n’est pas très écologique

  • La surexploitation 

Aujourd’hui le taux de mortalité des abeilles est de 30% d’après les rapports. Bien que le réchauffement climatique et l’agriculture intensive y soient responsables de beaucoup, il n’en demeure pas moins que l’exploitation humaine des essaims contribue à cette mortalité très élevée. Forcées à produire toujours plus de nectar volé par des techniques de manipulation, les ouvrières s’épuisent. Contrainte de pondre inlassablement suite à de multiples essaimages artificiels, la reine se fatigue

  • L’enfumage 

À l’aide d’un enfumoir, l’apiculteurice diffuse une fumée blanche sur l’essaim pour récupérer la précieuse ambroisie. Or, cette technique en plus d’être asphyxiante pour les abeilles, est toxique pour l’humain et l’environnement. Dans les apicultures intensives cette technique est largement pratiquée

Raison n°4 - L’hybridation et l’essaimage ne sont pas des pratiques éthiques 

  • Hybridation… une forme d’eugénisme chez les insectes mellifères ? 

Dans une volonté de rendements économiques, l’humain a favorisé certaines espèces au détriment des autres. Dans les apicultures intensives l’espèce dominante est la buckfast. C’est l’abeille la plus importée en France depuis les années 1990. Elle est issue de nombreux croisements géniques d’Apis mellifera

De quel droit l’humain s’octroie-t-il le droit de modifier un autre être vivant et ce, quelle qu’en soit la raison ? 

  • Essaimages artificiels de la reine

L’hybridation des abeilles de type buckfast ayant permis de multiplier les rendements a aussi des inconvénients : ces méllifères sont plus faibles et ne peuvent pas se reproduire aussi facilement qu’en temps normal. En conséquence, l’apiculteurice doit lui-même inséminer la reine. Pour ce faire, iel écrase l’abdomen d’un mâle pour récupérer le sperme (il est donc tué). Puis à l’aide d’une microseringue iel injecte ce dernier dans l’orifice génital de la reine. Son orifice génital est alors gardé ouvert par des écarteurs pour que la manipulation soit effectuée. Autant dire que cette pratique est loin d’être respectueuse de la femelle et du mâle. 

De plus, le clipage des ailes de la reine est une pratique courante qui permet de maîtriser l’essaimage. On lui coupe une aile pour l’empêcher de quitter sa ruche trop tôt ou trop tard. Tout est contrôlé, tout est maîtrisé, l’abeille est exploitée de A à Z

Questions éthiques : la discussion philosophique au sujet des abeilles reste ouverte 

Cet article n’a pas pour but de discréditer dogmatiquement tous/tes les apiculteurices. Il a souhaite avant tout faire réfléchir sur notre consommation excessive de miel et l’exploitation apicole intensive

La plupart des végétaliens savent que les essaimages artificiels ne sont pas pratiqués dans toutes les apicultures. De même, bon nombre de véganes sont conscient/tes de l’utilité thérapeutique du miel dans les services de grands brûlés par exemple. 

Il ne s’agit pas de tout rejeter en bloc mais d’apporter de la nuance dans le propos en dévoilant ce qu’il se cache parfois dans l’industrie mellifère... 

Finalement, si les véganes refusent d’utiliser les produits de la ruche, c’est donc pour des raisons essentiellement éthiques. La plupart d’entre eux se considèrent comme animalistes. Et, en ce sens, estiment qu’il n’est pas juste de traiter les abeilles comme nous le faisons actuellement.   

Nous voici à la fin de ce partage éthique - pourquoi doit-on arrêter de consommer du miel d’abeilles ? On se retrouve à la Vegranola Academy !? À de suite !


À la lecture de cet article, tu as des questions ou l’envie de me partager tes propres astuces ? Je t’attends sur mes réseaux ! 

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