Soja et véganisme : bon ou mauvais pour la santé et l’écologie ?

Le soja est-il bon ou mauvais pour la santé quand on est vegan ? Si la question se pose, c’est parce que ces derniers temps, cette légumineuse a la réputation difficile. On l’accuse de tous les noms et de tous les maux…

Prenons donc le temps de décortiquer le vrai du faux que ce soit en terme de santé, d’écologie, de pollution ou même d’industrie. Décryptons ensemble tout ce qu’il faut savoir pour décider par soi-même d’en consommer ou de l’éviter ! C’est parti ! 

Le soja en accusation : pourquoi serait-il mauvais ? 

D’abord cultivée en Chine, cette plante s’est peu à peu répandue dans le reste du monde. Et si elle est aujourd’hui sur le devant de la scène, c’est parce qu’elle serait accusée de :  

  • Perturber le développement hormonal des jeunes (puberté)

  • Entraîner le cancer du sein, du pancréas et de la thyroïde (et d’autres)

  • Contenir des œstrogènes créant des déséquilibres chez les personnes possédant des hormones dites ‘‘féminines’’

  • Perturber le taux hormonal des personnes aux hormones dites ‘‘masculines’’ qui auraient alors des seins proéminents

  • Déforester l’Amérique du Sud

Bref, le soja n’a pas la côte. Et si toutes ces accusations s’avèrent exactes, ça serait bien normal de le considérer comme néfaste. Or, tu le sais certainement, la réalité est toujours plus complexe qu’il n’y parait. Au fond, certaines de ces affirmations sont vraies, d’autres fausses et d’autres sont plus nuancées. Tels des détectives, tentons alors d’investiguer les deux domaines dans lequel cette légumineuse est le plus accusée d’engendrer des dégâts : la santé et l’environnement.

La culture du soja, un désastre pour l’environnement ? 

Essentiellement destiné à la consommation animale

Selon Greenpeace ou encore la fondation WWF, la culture de cette légumineuse est intensive. Mais si elle est aussi conséquente, ce n’est pas pour nourrir les humain·es - ou plutôt si, mais  indirectement. Car elle est avant tout destinée à l’alimentation des animaux d’élevage. Aujourd’hui, on considère que c’est plus de 90% de sa culture qui est destinée aux bétails. Vaches, cochons, poissons, volailles et autres êtres sentients sont très souvent nourris au tourteau de soja.  

Pesticides, OGM, transgenèse et éthique 

S’il déforeste, il faut aussi souligner qu’en Amérique du Sud, là où il est le plus cultivé pour le bétail, il est à plus de 95% d’origine transgénique (Brésil, Argentine…) ce qui impacte fortement le vivant et les sols. Et ce sans compter les scandales de glyphosates, pesticides et autres destructeurs de la faune et de la flore que l’on utilise pour augmenter les rendements… Le bilan est un peu sombre. 

De nombreux scientifiques alertent aussi sur les dérives éthiques du soja OGM et transgénique. De quel droit en effet, s’accorde-t-on le droit de modifier génétiquement un être vivant, et ce pour quelle que raison que cela soit ? 

Le soja cultivé pour la consommation humaine, est-il nocif lui ? 

Cette culture intensive déforeste et impacte la biodiversité mais rappelons-nous simplement à qui est-elle destinée Dans un steak, un poisson ou un poulet rôti ça ne se voit pas mais il y a du soya

Or, pour l’alimentation humaine en revanche, il n’est pas cultivé dans de telles conditions. Il pousse pour la plupart en Europe dans des conditions bien plus raisonnables et saines qu’elles ne le sont en Amérique. Bon à savoir : des champs bio dans le sud de la France existent. Et l’on peut se tourner vers eux les yeux fermés si l’on est vegan, végétalien ou végétarien ou tout simplement amateur/rice de soja éthique : Soy, Tossolia… sont des marques que je peux recommander. 

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  • Cancer du sein 

Le soja contient en effet des isoflavones qui présentent une similitude avec l’hormone féminine qu’est le 17-bêta-oestradiol (œstrogène). C’est pour cela que cette légumineuse est accusée de contenir des « phytoestrogènes ». Et donc de venir perturber le fonctionnement hormonal et sexuel des femmes et personnes possédant ces hormones. Or, chez les végétaux, les hormones n’existent pas, le terme est donc trompeur.

 Car ce que des médecins et scientifiques ont démontré, c’est que les isoflavones sont distinctes des œstrogènes et n’agissent donc pas de la même manière sur le corps humain. En réalité, ces pigments végétaux contenus dans le soja vont même venir aider à réguler les hormones ‘‘féminines’’ dans le corps. S’il y a par exemple « trop » d’œstrogènes, elles vont aider à l’inhiber ; et, à contrario, s’il n’y en a pas assez, elles viennent en soutien. Les isoflavones assurent donc un équilibre hormonal mais ne sont paradoxalement pas des hormones. 

De nombreuses études démontrent à ce jour qu’on ne peut établir un lien de causalité entre les cancers du sein ou thyroïdien avec la consommation régulière de soja. Fait étonnant même : il protègerait contre ce type de cancer. 

  • Puberté précoce 

Là encore, de nombreuses études démentent l’idée selon laquelle il viendrait perturber le développement des caractères sexuels chez les hommes ou leur ferait pousser les seins. C’est une idée reçue. 

Mais alors, pourquoi le soja est-il accusé de tous les noms ? Une piste à explorer juste en dessous… 

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Cette légumineuse est assez magique. Elle peut s’utiliser pour créer des steaks végétaux, des yaourts, de la farine, du fromage végétal, des pâtés végétaliens, des similis-carnés… Autant dire qu’il fait donc concurrence directe aux entreprises et industries laitières… 

De plus, lorsqu’on s’intéresse aux rares études ayant démontré une causalité entre sa consommation et des problèmes de santé, on s’aperçoit que la consommation était basée sur des quantités bien excessives (plus de 3 litres par jour). 

Si la confusion persiste donc encore c’est peut-être parce qu’on pense de prime abord que les phytooestrogènes sont des œstrogènes. Or, ce n’est pas le cas. Et d’autres part, parce que certaines industries laitières ont les moyens de financer des études allant à l’encontre de ses bienfaits… pour leurs propres intérêts économiques

Ce qu’il faut retenir : non ce n’est pas mauvais pour la santé et l’écologie mais…

Le soja n’est pas mauvais pour la santé contrairement à ce que l’on peut entendre parfois. Bien sûr, dans l’excès ou dans certains types de problèmes de santé, il peut être déconseillé.

L’équilibre de sa consommation est donc à trouver, à ajuster mais il n’y a pas de contre-indications particulières dont il faudrait se méfier. 

En terme d’impact écologique et environnemental enfin, s’il est mauvais c’est surtout lorsqu’il est destiné à la consommation animale. La plupart du soja destiné à la consommation humaine est cultivé dans des conditions plus éthiques que celui prévu à la consommation animale. 

Ainsi, à mon sens il n’y a pas de culpabilité excessive à avoir quand on est vegan et qu’on en mange. 

Pour résumer, j’aimerais t’évoquer quelques qualités du soya :  

  • C’est l’une des légumineuses les plus riches en protéines, fer et calcium 

  • Il est peu calorique 

  • Il protège contre le cancer du sein 

  • Participe à la diminution du cholestérol sanguin 

  • Prévient l’ostéoporose  

  • Apporte des acides aminés essentiels à ton corps

J’espère que cet article t’a plu et t’aura aidé à y voir plus clair à propos du soya.


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